Propriétaire de terrains à Valescure, la Ville de Saint-Raphaël imagine dans les années 1980 une forme innovante de partenariat-public-privé, duquel émerge le projet de création d’un golf de 18 trous, doté d’un hôtel avec piscine et d’une résidence. Un bail de trente ans est alors signé avec un opérateur. Une première en France ! Une révolution en termes de destination touristique mais aussi golfique car celui qui va donner ses lettres de noblesse au site n’est autre que l’architecte américain, le mythique Robert Trent Jones Sr., designer de 500 golfs à travers les Etats-Unis et 35 dans le monde. La référence mondiale en la matière qui lui vaut d’être introduit au World Golf Hall of Fame en 1987, année où il trace le parcours exigeant de l’Estérel.

Dès le départ, la force du Golf de l’Estérel est due au regard visionnaire de son jeune directeur, Jean-Marie Casella, qui met en place une Académie de golf, de 9 trous. 12 professionnels y enseignent, dont le futur vainqueur de l’Open de France, Jean-François Remesy. Le succès est total. On y dénombre alors 250 stagiaires par semaine.

Dès son inauguration en juin 1989, le Golf de l’Estérel accueille des joueurs de l’Europe entière. En 1990, le parcours reçoit le Grand Prix des Professeurs et Professionnels de Golf de France. L’épreuve est une complète réussite. La notoriété internationale du site vient en 1990 avec l’organisation du Longines Classic, événement sportif réunissant l’élite européenne du golf féminin, puis avec le Women Professional Golfer’European Tour. Les meilleures joueuses du moment s’y affrontent, à l’instar de Marie-Laure de Lorenzi, l’un des plus beaux palmarès du golf français (trois fois championne de France), ainsi que Trish Johnson, la référence du circuit mondial.

Au début de l’année 1991, le Fujitsu Mediterranean Open fait le choix de Valescure. Cela reste encore la compétition de référence du Golf de l’Estérel, tant son prestige est immense. Et pour cause, les stars du circuit international ont répondu présent. Un extraordinaire plateau. De redoutables compétiteurs comme José Maria Olazabal, Jean Van de Velde, Colin Montgomerie, Michael McLean, Jean-François Remesy, et bien sûr Ian Woosnam qui remporte ce tournoi en quatre tours, doté de 66 660 livres, en 279 coups.

Trente ans après, la Ville a conscience que les investissements n’ont pas été à la hauteur de ses attentes et que le Golf de l’Estérel, au si prestigieux passé, ne répond plus aux critères du golf international. « Il nous faut le remettre en état », explique Frédéric Masquelier qui a souhaité « mettre en place une régie afin de s’assurer de la bonne gestion et du bon entretien de la structure sur la durée ». Pour ce projet, la Ville s’est attachée les compétences de la nouvelle référence mondiale en la matière, Alejandro Reyes, notamment préparateur du parcours de la Ryder Cup 2018 (France), de la Ryder Cup 2023 (Italie), et qui veille à la bonne tenue de près de cent golfs dans le monde. « Ce que je peux vous garantir », précise le Maire, « c’est que le résultat sera à la hauteur de nos espérances et que nous redonnerons sa dimension et son prestige au Golf de l’Estérel ».